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Essai : le City Transformer

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Comme son nom l’indique, le City Transformer fait le pari d’une carrosserie transformable pour réduire ses dimensions en ville, tout en étant capable d’en sortir.

L’idée n’est pas nouvelle, mais tous les modèles qui ont exploré cette solution sont restés à l’état de prototype.

 

Ces dernières décennies, il y a eu nombre d’idées de voitures à carrosserie variable, capables de réduire leur empreinte au sol en ville. La plupart de ces engins cherchaient à faire varier leur encombrement en longueur. On pense à la Matra Zoom, qui en 1992 déjà imaginait replier son train arrière sous le châssis pour se loger dans des places exiguës. Dix ans plus tard, la Rinspeed Presto utilisait des vérins pour réduire sa carrosserie. Mais pour se faufiler dans les rues embouteillées, rien de tel qu’une carrosserie étroite. C’est ainsi que BMW, au moment de lancer son scooter à toit le C1, raillait son rival de toujours Mercedes-Benz, dont la Smart certes compacte s’entassait toujours dans les embouteillages.

« Il faut couper les voitures dans le sens de la longueur, pas de la largeur ! », disait-on à l’époque chez le constructeur bavarois. D’autres ont tenté l’architecture en tandem. Lumeneo, avec son originale Smera, comptait compenser l’étroitesse de la carrosserie par un système d’inclinaison dans les virages à même d’assurer la stabilité. La marque n’est jamais parvenue à mettre le dispositif au point avant sa faillite.

 

Si bien que le City Transformer CT-1, que nous avons pu essayer à l’état de prototype, apparaît comme une véritable curiosité. Car non seulement l’engin est fonctionnel, mais sa commercialisation est d’ores et déjà annoncée par la start-up israélienne qui l’a imaginé. Le CT-1 s’élargit sur simple pression d’un bouton. Le City Transformer CT-1 dispose de deux modes de conduite. En « City mode », l’engin est dans sa configuration la plus étroite, limitée à 1,00 mètre de large.

Un modèle passe-partout

Ainsi, l’entreprise israélienne affirme que le CT-1 peut se garer sur des places destinées à des motos. Dans cette configuration, les voies étroites limitent nécessairement la stabilité, ce qui explique que la vitesse est bridée à 45 km/h. En « Performance mode », la largeur augmente à 1,40 m. C’est alors que la vitesse maximale de 90 km/h peut être atteinte, le châssis offrant alors sa stabilité optimale.

City Transformer 2

Pour passer d’un mode à l’autre, une pression sur un bouton au volant suffit. A l’avenir, le déploiement du châssis pourrait se faire automatiquement, en fonction des données GPS et de la vitesse. Le système qui permet d’augmenter la largeur du châssis est breveté, et City Transformer reste volontairement discret sur les détails techniques de l’opération. La présence de deux moteurs électriques, un par roue arrière, permet de faciliter l’opération : chacune des deux machines est partie intégrante des côtés du châssis qui s’écartent, ce qui évite d’avoir à allonger les arbres de transmission.

Car ce ne sont pas les trains roulants qui sont spécifiques, mais bel et bien la plateforme, avec les deux marchepieds qui s’écartent de la carrosserie en même temps que les roues. La transformation doit se faire quand le véhicule est lancé, pour éviter le ripage des pneus. Hormis un bruit de timonerie, l’opération est insensible pour le conducteur.

 

Des prototypes très aboutis

Au premier coup d’œil, les prototypes du City Transformer CT-1 (il y en a un bleu et un rouge) ressemblent à n’importe quel autre engin urbain électrique compact. Les prototypes du genre ont été nombreux ces vingt dernières années, ce qui émousse la surprise du style et des proportions. La qualité de fabrication est manifeste : la fabrication de ces autos a été confiée à Roding, société allemande spécialisée dans la fabrication de prototypes. Les portes en élytre ajoutent une touche de spectaculaire. À l’intérieur, on trouve deux places en tandem, comme dans un Renault Twizy. Sauf que celle de derrière est beaucoup plus accueillante.

Je me glisse au volant, où l’impression d’espace est tout à fait correcte, sauf au niveau du pédalier. Derrière moi se glisse le fondateur de City Transformer, Asaf Formoza. Les premiers tours de roues se font en City Mode. La voie étroite donne un sentiment peu rassurant au moment de prendre un ralentisseur de biais. La mémoire me revient de nombre d’engins expérimentaux ou artisanaux avec lesquels je me suis fait des frayeurs par le passé. Mais mes craintes sont infondées : le dévers était sensible, mais la stabilité était au rendez-vous. J’apprends peu à peu à faire confiance au CT-1 sur les ronds-points de cette zone industrielle de l’ouest parisien que je connais bien.

City Transformer 3

Essai complet à retrouver dans le numéro 45 de Génération Sans Permis Magazine. 

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