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Assurance auto : faut-il réintroduire la discrimination hommes/femmes ?

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Assurance auto : faut-il réintroduire le critère du genre dans le calcul des primes ?

Le critère du genre, considéré comme discriminant, ne peut plus être pris en compte dans le calcul des primes d’assurance auto. Une mesure paradoxalement peu favorable aux femmes.

Assurance auto : faut-il réintroduire la discrimination hommes/femmes ?

C’est une décision qui date du 21 décembre 2012 ; ce jour-là, la Cour de Justice européenne a déclaré la fin du critère du genre pour le calcul des tarifs des primes de toutes les assurances, dont l’assurance auto. Cette décision a bien évidemment été votée dans un très louable souci d’égalité des sexes ; pour autant, il défavorise nettement la gent féminine ; alors qu’avant le vote, les femmes payaient moins cher leur prime d’assurance auto, cette loi a modifié le montant de leur prime à la hausse.

Principe du calcul des primes

Lorsqu’on réalise un devis d’assurance auto, on réalise rapidement que le calcul du montant de la prime est basé sur une méthodologie de calcul prévisionnel : en classant les assurés par catégorie, les assureurs définissent des profils de risque et calculent ainsi le montant de la prime d’assurance en fonction de l’historique de risque de ce profil.
Or, lorsqu’on parle d’une catégorie de personne, il faut bien évidemment exclure tous les critères qui peuvent porter à discrimination : catégorie sociale, pays d’origine etc. Le genre a longuement été admis comme un critère permettant de définir un profil de risque, jusqu’à 2011. Depuis cette année, les conductrices et les conducteurs sont égaux devant le calcul des primes ; les compagnies d’assurance ne prennent pas en compte le genre des assurés.

Une mesure qui s’avère en définitive très défavorable aux femmes

Les femmes paient plus cher que les hommes

Avant le vote de la loi, les femmes étaient considérées comme un profil moins « risqué » que les hommes : conductrices plus prudentes, elles déclaraient moins de sinistres et de ce fait leur prime était plus basse que celle des automobilistes masculins.

Depuis la suppression du critère « genre » dans la définition du profil de risque, les femmes sont donc pénalisées et leurs primes ont été fortement revues à la hausse. Les femmes ont subi une hausse de 6% de leur prime entre 2008 et 2018, tandis que les hommes ont, de leur côté, vu le montant de leur prime baisser de 6%.

Jeunes conductrices et conductrices senior

Cette différence est encore plus notable lorsqu’on aborde la catégoorie des jeunes conductrices : celles-ci ont en effet vu en dix ans leur prime augmenter de 24% par rapport aux hommes, alors que les statistiques indiquent formellement qu’elles sont meilleures conductrices.
Quant aux conductrices de plus de cinquante ans, leur prime a augmenté de 3% par rapport à celle des conducteurs.
En résumé, grâce à cette loi, le fait que les femmes soient meilleures conductrices que les hommes profite … aux automobilistes masculins !
Alors, faut-il rétablir la discrimination hommes femmes au volant ? La question est régulièrement remise à l’étude. A ce jour, il ne semble pas que le critère du genre soit destiné à être repris en compte dans les calculs des primes d’assurance auto.

Pourtant, les femmes paient toujours moins cher
D’autres critères impactent également sur le montant de la prime d’assurance, qui jouent cette fois-ci en faveur des conductrices :

  • Les femmes sont en général propriétaires de véhicules moins puissants. Or, le modèle du véhicule étant fortement paramétré dans les calculs des primes, les femmes sont donc favorisées.
  • Les femmes parcourent également moins de kilomètres et prennent donc moins de risque.

En définitive, les femmes continuent donc à moins payer que les hommes même si le montant de leur prime a considérablement augmenté.

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