Avatar Mobilité s’est lancé dans la conception d’un quadricycle lourd, dont la conception est entièrement tournée autour de la problématique de la résistance au roulement. Profil aérodynamique et roues les plus étroites possibles sont là pour limiter au maximum la consommation.
Start-up basée à La Rochelle, Avatar Mobilité fait partie des sociétés qui participent à l’Extrême Défi de l’ADEME, ce programme subventionné dont le but est de combler le vide entre les vélos à assistance électrique et les voitures traditionnelles. Taillé sur mesure pour les quadricycles, cet appel à projets a suscité des vocations. Le projet de la jeune entreprise charentaise se place pile dans l’esprit du concours, puisque le véhicule conçu mise tout sur la réduction de l’impact environnemental. En effet, Avatar Mobilité estime que la consommation d’énergie de son véhicule électrique est divisée par cinq par rapport à une voiture traditionnelle… et que l’engin rend les mêmes services au quotidien. Depuis les premiers traits de crayon, réalisés avec les élèves ingénieurs du CESI de La Rochelle, aidés par ceux de l’EIGSI, l’Avatar a déjà fortement évolué.
Les lignes extrêmement profilées de la première image publiée ont cédé place à un volume plus rigide, bien moins attrayant. L’aérodynamique reste tout de même au cœur des débats : le profil en goutte d’eau, monté sur des roues carénées comme des hydrofoils, en témoigne. L’allure est étrange, surtout que le prototype dévoilé aux salons Autonomy puis Drive to Zero affiche un goût d’inachevé, avec sa carrosserie réalisée en polystyrène usiné à la fraise numérique. L’aérodynamique a certes un rôle à jouer pour diminuer la résistance à l’avancement, mais ce n’est sans doute pas le facteur primordial sur un véhicule dont la vitesse n’excède pas 90 km/h, du fait de la réglementation. Alors un choix osé a été fait concernant les dimensions des roues… puisqu’il s’agit de roues de secours galette !
Malgré des dimensions très compactes (la longueur n’excède pas 3 mètres), l’habitabilité apparaît très généreuse pour quatre personnes. Cela est dû à l’utilisation de moteurs-roues (achetés chez un fournisseur slovène), qui permettent de dégager toute la longueur pour l’espace à bord. La suppression du capot avant est un autre facteur. Quatre adultes et leurs bagages trouvent place à bord sans problème, mais les position très allongée des jambes s’avère déroutante. Cela s’explique par l’architecture surélevée de l’habitacle, conçue à la fois pour limiter la surface frontale et maximiser l’espace intérieur, avec une cellule de vie située au- dessus des éléments mécaniques.
Encore à l’état de prototype très basique, l’Avatar affiche déjà quelques-unes de ses originalités, à l’image des portes papillon qui livrent accès aux deux rangées de sièges en même temps, à l’image du concept-car Renault Talisman de 2001. Pour l’instant, la start-up n’annonce que peu de caractéristiques techniques, si ce n’est une autonomie de 150 km. Le tarif est annoncé à 15.000 € hors-taxes… Voilà qui risque de compliquer singulièrement la carrière de cet original engin, face aux annonces des grands constructeurs, qui promettent de vraies voitures à un tarif voisin dans les années à venir. Renault a déjà sa Dacia Spring et Volkswagen compte répliquer. Surtout qu’Avatar Mobilité ne peut espérer compter sur une production en grande série pour diminuer le coût unitaire. Pour l’instant, les projets d’usine sont flous, et une des pistes envisagées est la cession de licences pour de micro-usines locales. Bref, la forte originalité de l’Avatar risque fort d’être un de ses principaux handicaps à l’avenir.