Un an après son lancement, la Citroën Ami se décline en une version utilitaire dénommée Cargo… Exactement comme l’a fait le Renault Twizy avant elle ! Mais la nouvelle venue a appris des erreurs de son concurrent, et se révèle bien plus pratique à l’usage.
Renault et Citroën ont attaqué la catégorie des quadricycles avec la même idée d’un véhicule électrique et minimaliste. Un véritable pari commercial, qui a au moins une répercussion positive sur leur image de constructeur, à l’heure où l’écologie domine tous les débats. Il était dit que l’ami citroën suivrait l’exemple du Twizy jusqu’au bout. Comme lui, elle se décline maintenant en une version utilitaire, dédiée à la livraison du dernier kilomètre et comme lui, elle a choisi le nom de Cargo pour ce dérivé laborieux… Qui est aussi monoplace ! Vu de l’extérieur, rien ne permet de distinguer l’Ami Cargo d’une ami citroën standard. De série, cette version utilitaire est livrée sans accessoire décoratif. Il est possible d’accéder à la même gamme d’extras que la version destinée aux particuliers, et cela passe notamment par les enjoliveurs assortis aux autocollants qui sont disponibles en orange, gris, kaki ou bleu. Impossible par contre de choisir le look de 4×4 de l’Ami Vibe ou le style sportif de l’Ami Pop, qui nécessitent un passage en atelier.
C’est à l’intérieur que l’on perçoit la nouveauté, immédiatement. Pour ménager un espace de chargement digne de ce nom, le siège passager a disparu. Il a été remplacé par un caisson, constitué d’une cloison verticale et d’un couvercle doté d’un logement de la taille d’une feuille A4, pour caler un dossier. Ce couvercle peut être relevé, soit depuis le siège du conducteur, soit depuis l’extérieur, en ouvrant la porte de droite, pour accéder au volume de chargement de 260 litres. Une étagère peut être placée à mi-hauteur pour compartimenter le rangement ou se redresser pour le dégager complètement. A l’usage, tout cela se révèle facile à manipuler, pratique et bien pensé. Le volume n’est certes pas celui d’un véritable fourgon sans permis, mais l’ami citroën a un look façon « pub qui roule », qui permet d’attirer l’œil sur la raison sociale de la société qui en a fait l’acquisition. C’est d’autant mieux vu que le tarif, certes en hausse de 400 € par rapport à la version standard sans réelle justification, demeure raisonnable : 7.390 €, desquels on peut retrancher un bonus écologique de 900 €.
La conduite, évidemment, ne diffère pas de celle de l’ami citroën à deux places. On retrouve le comportement très sûr, du fait de trains roulants qui font appel à des composants dimensionnés pour des voitures beaucoup plus lourdes et puissantes, à commencer par la Peugeot 208. La petit moteur Valeo, initialement conçu pour les hybridations légères de moteurs thermiques, offre une vivacité appréciable et un agrément de conduite sympathique, même si le verdict du chrono révèle qu’il marque le pas en termes d’accélérations par rapport à la plupart des voitures sans permis dotées du moteur Lombardini DCI. En côte, il parvient à maintenir une allure décente, même si nous avons noté quelques passages où l’on plafonnait à 35 km/h.
Lors de notre essai, nous avons pu estimer l’autonomie réelle à environ 55 km, contre 75 km promis par le constructeur. La maniabilité est un atout de l’auto, tout comme le confort de suspension… Malheureusement gâché par des sièges qui feraient passer pour douillets ceux des trains de banlieue ! On note également l’absence totale de craquement à bord, ce qui semble témoigner d’une qualité d’assemblage tout à fait correcte. C’est une bonne surprise surtout que le moteur, certes audible, est évidemment beaucoup plus silencieux qu’un bicylindre diesel.
Reste que pour contenir ses tarifs à un niveau aussi bas, l’ami citroën fait des économies, qui se traduisent par des contraintes en usage quotidien. Le plus flagrant concerne les rétroviseurs. Celui de l’intérieur brille par son absence et ceux de l’extérieur, fixés sur les ouvrants, se dérèglent à chaque fois que l’on claque la porte. Horripilant ! On peste également contre les charnières de porte sans cran d’arrêt, qui ont tendance à se refermer toutes seules alors qu’on n’a pas eu le temps de s’extraire de l’auto. Et il y a des lacunes d’équipement : pas de radio ni de haut-parleurs (Citroën propose une enceinte Bluetooth en accessoire), pas d’horloge, une ventilation qui ne souffle que sur le parebrise… Et il faut composer avec un intérieur basique, bien moins chatoyant que celui de n’importe quelle Ligier, Aixam ou autre. Pas de quoi jeter aux orties cette petite auto éminemment sympathique et bien différente de tout ce qui existe sur le marché des voitures sans permis.
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