Après les deux-roues, les voitures sans permis aussi passent au contrôle technique.
Génération Sans Permis fait le point sur ce qu’implique ce changement majeur.
Longtemps repoussé sous la pression des motards, le contrôle technique moto entre en jeu le 15 avril 2024. Si les motos sont sous les feux de la rampe, cette mesure touche en réalité tous les cycles… Y compris les voitures sans permis et quadricycles lourds. Désormais, tous les véhicules neufs devront y passer avant leur cinquième anniversaire. Le contrôle technique sera ensuite valable trois ans. Un an de plus, donc, que pour les automobiles. Evidemment, les véhicules déjà en circulation sont également concernés.
Les concernés
Ainsi, tous les engins immatriculés avant le 15 avril 2017 devront se faire examiner avant la fin de l’année 2024… Voilà qui risque de créer des bouchons, même si la profession s’en défend. « La capacité des centres de contrôle technique est d’environ 20 millions de véhicules chaque année. L’élargissement aux cycles va ajouter 2 à 3 millions de véhicules, étalés sur trois ans. Algébriquement, il n’y aura pas de problème de capacité. Géographiquement, la réalité sera peut-être un peu différente », tempère Bernard Bourrier, PDG d’Autovision. De plus la formation spécifique des contrôleurs est aujourd’hui terminée. Bref, les centres de contrôle sont prêts, a priori.
Le système de contrôle
Les points de contrôle concernent la direction, le système de freinage, les trains roulants, la visibilité, l’éclairage, les ceintures de sécurité, les émissions sonores et de polluant, ou encore l’identification du véhicule (plaque d’immatriculation et numéro de châssis). Voilà qui rejoint ce qui existe déjà pour les voitures, avec le même barème de défaillances (mineure, majeure ou critique) pouvant mener à une contrevisite ou une immobilisation du véhicule.
Pourtant, les professionnels restent sur leur faim. « Les différences des tests ne sont pas assez marquées entres quadricycles, quads et motos », poursuit Bernard Bourrier. « Les motards sont parvenus à convaincre les autorités que le poids du conducteur changeait l’assiette de la moto, ce qui a retiré le test de la hauteur du faisceau de phares. Cela n’a aucun sens pour les quadricycles, qui y échappent quand même. Et il n’y a pas de banc de freinage pour les quadricycles, ce qui est regrettable. »
Garantir la tranquillité et la sérénité des acheteurs
Assurément, le contrôle technique sera un gage de tranquillité au moment d’acheter un modèle d’occasion. Pour autant, certains entrevoient déjà une véritable casse sociale. « La quasi-totalité des modèles de plus de quinze ans va être recalée au contrôle technique », prédit Jean-Michel Martins, directeur du Groupe EAG, distributeur en région parisienne.
« Il va falloir expliquer aux clients qui ont parfois des difficultés à comprendre les changements, leur devoir d’aller passer le contrôle technique. Et en cas de contre-visite, cela risque de retomber sur les ateliers de réparation, accusés de gonfler les factures. Cela peut découler sur des situations dramatiques pour les clients sous tutelle ou curatelle, qui risque de perdre leur moyen de transport le temps que la facture soit validée. D’un point de vue humain, la gestion promet d’être difficile. »
Article qui pourrait vous intéresser :
L’assurance des voitures sans permis.