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Circle le quadricycle pour l’autopartage

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Une nouvelle marque de quadricycles qui arrive sur le marché, c’est toujours un événement. Mais ne vous réjouissez pas trop vite : cette Circle à l’allure moderne ne sera pas commercialisée. Cette start-up française a spécifiquement conçu sa voiture pour les flottes d’autopartage.

Circle autopartage

A première vue, la Circle semble avoir tous les atouts pour se faire une place au soleil. Une motorisation électrique, un look moderne qui rappelle par certains côtés le concept-car Peugeot BB1… Sauf que celle-ci n’est destiné qu’à un usage d’autopartage, et ne sera jamais commercialisée. Là n’est pas le but de cette start-up française qui estime vain de vouloir rivaliser avec les Smart EQ Fortwo et Dacia Spring, produites en très grande série, ce qui permet de faire baisser le prix de vente. Chez Circle, on préfère viser une niche qui n’intéresse pas les grands constructeurs. La voiture est optimisée pour l’autopartage au point de se limiter à cette application. Les deux fondateurs, Eric Boullier et Alain di Duca sont partis du constat que les modèles existants pourraient être mieux adaptés à un usage de location en autopartage.

La start-up a choisi une homologation en catégorie administrative quadricycle lourd, ce qui permet de simplifier la conception. Pour gagner du temps et s’implanter au plus vite sur un marché naissant, Circle a choisi de confier la conception de la partie mécanique à la société d’ingénierie Bertrandt, alors que la partie logicielle a été développée par Capgemini. Voilà qui rappelle un peu le choix fait par Citroën avec son Ami, conçue par Altran, une filiale de Capgemini. Mais dans le cas du constructeur aux chevrons, le but était de diminuer les coûts, et non d’accélérer un processus qui aurait pris plusieurs années avec l’équipe réduite d’une start-up. Lancé il y a seulement deux ans, le projet verra le jour sous forme d’un prototype fonctionnel à l’automne, alors que le début de la production est prévu pour le premier semestre 2022, avec un déploiement à Paris à la fin de cette même année.

Une voiture d’autopartage au look moderne

Modèle autopartage

Lorsqu’on regarde les premières images de la Circle, elle ressemble pourtant à une petite voiture électrique comme les autres, aux dimensions légèrement inférieures à celles d’une Smart Fortwo. La conception générale semble plutôt classique pour un modèle de ce type : on retrouve un châssis tubulaire, qui mêle aluminium et acier, sur lequel sont fixés des panneaux de carrosserie thermoformés teintés dans la masse. Une seule couleur sera proposée (encore non définie), les opérateurs installeront leur décoration via un covering. Côté salle des machines, la Circle s’en remet, comme la Citroën Ami, au moteur Valeo conçu pour les hybridations légères et fonctionnant sous une tension de 48 Volts. Un choix fiable, sobre et bon marché. La principale originalité provient des trains roulants à double triangulation… sans doute une déformation professionnelle de la part d’Eric Boullier, un ancien de Renault F1. Voilà qui devrait assurer une tenue de route largement suffisante pour un modèle qui plafonne à 70 km/h ! Les caractéristiques recèlent tout de même quelques originalités, directement liées à la spécificité du marché visé. Les dirigeants de Circle affirment avoir travaillé dès le début de la conception en partenariat avec les grands opérateurs mondiaux de mobilité, qui sont à même d’investir le marché. Cela a conduit à des choix techniques qui peuvent paraître étranges, au point de rendre la voiture incompatible avec une vente aux particuliers. Il en est ainsi de l’absence de prise de charge, par exemple. Pour maximiser la rentabilité, la voiture doit être opérationnelle 24h/24. Ce qui signifie que les arrêts de charge sont à proscrire, d’autant plus que l’infrastructure brille par son absence dans la plupart des villes. Circle a donc fait le choix d’une batterie composée de plusieurs modules amovibles. Celles-ci sont récupérées et remplacées par des jockeys, et transportées sur des chariots qui peuvent transporter jusqu’à 700 kg, pour être rechargées ailleurs, dans un centre technique appartenant à l’opérateur. Cela semble contraignant sur le papier, mais c’est parfaitement adapté à la demande des opérateurs. Une voiture donc très poussée dans son développement malgré le fait qu’elle soit destinée à l’autopartage.

Un nettoyage automatique entre chaque client

Une autre contrainte liée à l’autopartage concerne l’absence de tout espace de rangement à bord… Ce qui évite aux usagers d’y laisser des détritus ! Pour s’assurer de la propreté entre chaque utilisateur, une caméra reliée à une intelligence artificielle scanne l’habitacle pour détecter la moindre saleté. De nombreuses données peuvent être renvoyées à l’opérateur par la voiture, notamment concernant la conduite. Il est ainsi possible de détecter les secousses, plus ou moins violentes, par exemple pour savoir si l’utilisateur a heurté un trottoir. Toute source de conflit avec le responsable d’un dommage est donc éliminée. Les fonctions rendues possibles par l’application logicielle sont nombreuses, et continueront à être développées au cours de la carrière de l’auto. Tout passe par le smartphone de l’utilisateur : un QR code permet de déverrouiller l’application et de lancer la location. Placé au milieu du volant, le smartphone sert à faire démarrer l’auto, puis fait office de tableau de bord.

Circle travaille main dans la main avec la plupart des grands opérateurs de mobilité mondiaux et se charge de tout ce qui ne rentre pas dans les applications de ces opérateurs. Cela signifie donc la fabrication de la voiture (qui sera d’abord réalisée dans de petites usines locales) mais aussi son entretien. C’est un forfait clé en mains, avec un loyer mensuel, qui sera proposé, en partenariat avec un spécialiste de la location longue durée. La recette semble prendre : la production de la première année (entre 250 et 400 voitures par mois sont prévues dans un premier temps) est déjà réservée ! Logique selon les dirigeants : si un service d’autopartage veut fidéliser sa clientèle, il doit déployer immédiatement une flotte en grand nombre, pour que les autos soient faciles à trouver. Bien évidemment, la Circle ne sera sans doute pas le seul modèle de véhicule choisi par les opérateurs qu’elle a su convaincre. Elle sera également épaulée par des modèles à quatre places ou utilitaires, dans l’idée de satisfaire les besoins de tous les clients. Circle semble avoir trouvé un secteur de marché qui n’appartient qu’à lui mais pense déjà à la suite, avec d’autre variantes sur la même plateforme.

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